D’un clochard

J’aime l’hiver
En vers
Et contre tout
C’est fou
Ce que le vers
Devient
Lorsque le verre
De vin
Vous met la tête
En fête
Et puis le foie
En proie
A quelques maux
Sans mots

J’aime mon foie
Ma foi
Mais je préfère
Le verre
Plein ras le bol
D’alcool
C’est mon délice
Mon vice
Là je m’élève
En rêve
Et là j’oublie
Ma vie
De malheureux
Crasseux

J’aime sourire
En pleurs
J’adore dire
Bonheur
Je suis poète
Proscrit
Et dans ma tête
J’écris
En élégie
La vie
D’un renégat
Paria
D’un éthylique
Cynique

J’aime rêver
D’amour
Jusqu’au lever
Du jour
Mais la fin de
La nuit
Tout cafardeux
Je suis
Lorsque je vois
Les gens
Non loin de moi
Passant
Sans un regard
Clochard

J’aime la mort
Le sort
Qui rend égaux
Les beaux
Et les vilains
J’attends
Impatient
Sa main
Qu’elle m’emporte
Aux portes
Du paradis
Ou si
C’est son bonheur
Ailleurs

J’aime l’ivresse
Des mots
Qui sonnent beaux
Et laissent
En mon cerveau
L’écho
De leur chanson
Sans cesse
Mais mon ivresse
Au fond
Naît dans les verres
De vin
Plus qu’à la fin
Des vers

(Nantes, avril 1974)



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