Quand les bateaux

Quand les bateaux quittent le port
Les femmes sont toujours anxieuses :
Une tempête et c’est encore
L’attente longue, insupportable.

Il n’est d’Amour inconfortable
Comme l’Amour des gens de mer.
Il n’est de cœur aussi ouvert
Que celui grand de ces enfants
Qui voient partir au loin leurs pères
Et voient les yeux pleins de tourments
Des femmes qui savent se taire.

Pourquoi les mots quand le silence
Suffit à croire à l’espérance ?

Seules ces jours où ils s’en vont
S’occupant de leurs rejetons
Et travaillant comme les hommes
– C’est leur destin, leur vie en somme –
Jusqu’au jour où ils reviendront
Chargés d’Amour et de poissons.

Quand le bateau est à la cale,
Après les mots presque banals,
Quand les enfants seront couchés,
Ils goûteront passionnément
Leur retrouvaille en oubliant
L’angoisse et les larmes séchées.

Mais il faudra bien repartir
Malgré sa peine et ses désirs
Sur ces flots où traîne la Mort.

Et les femmes iront au port
Dire « Au revoir ! », encore anxieuses.

(mars 1977)



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